Le président de la fédération des médecins de France, Jean-Paul Hamon, réclame le droit d’administrer des sédatifs afin d’accompagner les patients en fin de vie. Cette réaction fait écho à la mise en examen d’un médecin généraliste qui avait prescrit du midazolam à ses patients en fin de vie.
Sommaire
- Une pratique courante
- Mis en examen du médecin généraliste
Jean-Paul Hamon, président de la fédération des médecins de France (FMF) défend le droit d’administrer à des patients en fin de vie, du midazolam, un puissant sédatif réservé au milieu hospitalier, après qu’un de ces confrères ai été mis en examen en novembre. Le midazolam est un médicament utilisé pour mettre en oeuvre une
sédation profonde et continue jusqu’à la mort lors d’un arrêt de traitement. Selon Jean-Paul Hamon, cette pratique ne peut être qualifiée d’
euthanasie mais comme “une étape supplémentaire dans la prise en charge de la douleur. Ca s’appelle du soin,” explique-t-il au Parisien. Une pratique couranteLe président de la FMF demande le droit d’administrer ce sédatif et appelle au traçage et à l’encadrement de cette pratique. Il interpelle les autorités sur le sort de patients en fin de vie qui ne disposent pas de service d’hospitalisation à domicile dans leur région et réclame le droit pour les médecins généralistes d’utiliser ce sédatif. Il rappelle que le midazolam est déjà “administré aux patients en fin de vie et permet d’alléger leurs douleurs, de partir en douceur dans un service de soins palliatifs ou lors d’une hospitalisation à domicile.”Jean-Paul Hamon reconnaît avoir déjà eu recours à cette pratique afin d’accompagner ses patients en fin de vie. “Je n’ai jamais utilisé du midazolam mais d’autres anxiolytiques“. Il affirme que “la France serait un Sahara médical s’il fallait interdire d’exercice tous les médecins généralistes qui prennent en charge la fin de vie, sans être tout à fait dans les règles”.Mis en examen du médecin généralisteDébut novembre, un couple de médecins de Seine-Maritime a été mis en examen et est accusé d’avoir provoqué la mort de cinq patients en fin de vie. Le médecin généraliste aurait prescrit du midazolam à ses patients. Son épouse, anesthésiste, lui aurait fourni les ampoules. Le médecin a reconnu l’administration du midazolam mais se défend de toute euthanasie. L’enquête préliminaire a mené à l’exhumation des corps de sept de ses patients. Le couple, mis en examen, est interdit d’exercer jusqu’à nouvel ordre.