“Ces incendies ont un impact sur la santé de notre communauté”, déplore le cacique Antonio-José, chef de la tribu des Karitiana. Ils sont encore 500 membres de cette communauté indigène à vivre dans la forêt amazonienne, à 90 kilomètres de la ville de Porto Velho au Brésil. Leur village, leur culture et leur mode de vie sont aujourd’hui menacés par les incendies et la déforestation.Au milieu des cris des oiseaux et des singes, les membres de cette tribu entonnent parfois des chants traditionnels pour conjurer le mauvais sort. “Quand quelqu’un veut nous faire du mal, on chante cette chanson pour le faire changer d’avis, explique Gledson, il va changer d’avis en l’écoutant, il va se dire qu’on est comme lui et qu’il ne veut donc plus nous faire du mal.”
Augmentation des maladies respiratoiresDepuis plusieurs semaines, les Karitiana voient brûler la forêt amazonienne qu’ils appellent dans leur langue “la grande forêt”. “La fumée couvre notre village et amène des maladies qui touchent surtout les enfants et les plus âgés, comme la grippe, le mal de gorge, des saignements de nez et une toux très forte”, raconte le cacique Antonio-José.Tout cela, c’est à cause de la fuméeAntonio-Joséà franceinfoL’origine de ces incendies ne fait pas mystère pour le chef de la tribu. “J’ai de la famille qui est installée un peu plus loin, à côté d’une ferme. Les propriétaires ne veulent pas d’eux, c’est pour cela qu’ils ont mis le feu. Ils accusent les indigènes, mais ce n’est pas nous”, raconte-t-il.
Des rivières sèchesGledson, 25 ans, montre les dégâts de la déforestation autour de son village, “avant, la rivière couvrait tout cela, aujourd’hui, c’est très sec”. Ce cours d’eau, il se souvient s’y être baigné quand il était enfant.“On pêchait aussi. Aujourd’hui, l’eau a séché et il n’y a plus de poissons.”Depuis la construction du barrage, tout a changé pour nousGledsonà franceinfo
Les atteintes à l’Amazonie et aux peuples indigènes ne sont pas nouvelles, mais la situation ne fait qu’empirer depuis l’élection du président brésilien Jair Bolsonaro, d’après le chef Antonio-José. “Nous vivons à l’intérieur de la réserve indigène et nous prenons soin de la forêt, alors que ce nouveau président veut détruire nos territoires”, estime-t-il.>> “Personne n’est venu nous voir, aucune autorité” : en Amazonie, sur la route des zones dévastéesUn appel à l’aideAssis sous un arbre, Valdemar, 68 ans, avec une coiffe traditionnelle sur la tête, se dit inquiet. S’exprimant en tupi-arikém, la langue de la tribu, il raconte que ces incendies sont nuisibles pour la forêt et pour les animaux qui l’habitent. “Je ne sais pas si ce sont des fermiers, des gens mauvais qui nous veulent du mal ou simplement le hasard, mais cette forêt, c’est la vie pour nous. Si elle disparaît, on n’a plus à manger. On y trouve nos médicaments, nos plantes, c’est la base de notre médecine traditionnelle”, assure-t-il avant de lancer un appel. “Vous qui venez d’autres mondes, aidez-nous ! La forêt, c’est notre maison.” Valdemar recommence à chanter, à donner de la voix pour porter celle de la forêt, en espérant faire changer d’avis tous ceux qui veulent du mal à l’Amazonie.
Bref, j’ai eu envie de la partager, au moins en partie, ainsi que le message entier de Valdemar -Pitana- Karitiana, d’où cette petite vidéo pic.twitter.com/d2YZvTvB5V — Matthieu Mondoloni (@M_Mondoloni) August 30, 2019
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