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Interdit au moins de 16 ans, ultra violent… Orange mécanique a traumatisé l’acteur de Chantons sous la pluie

Sorti il y a 51 ans, le pouvoir de fascination du film "Orange mécanique" signé par Kubrick, reste intact. Cette plongée dans un univers ultra violent a d'ailleurs crispé l'acteur phare du film "Chantons sous la pluie", Gene Kelly…

Il y a tout juste 52 ans, le 21 avril 1971, Stanley Kubrick jetait à la face des spectateurs une grenade dégoupillée d’une violence sidérante et tétanisante : Orange Mécanique. L’histoire d’Alex et sa bande, adeptes de sexe, d’ultra violence et de Beethoven dans un univers encore futuriste et terriblement anxiogène, pétrifia le public.

Le film fut interdit dans plusieurs pays. Dans l’Espagne encore sous le joug du dictateur Franco. Comme en Italie aussi, de 1971 à 2000; c’est dire le temps passé dans le purgatoire. En Grande-bretagne, le film fut exploité pendant deux ans, avant d’être retiré de l’affiche sur la demande express de Kubrick, et n’est ressorti dans le pays que dans la foulée de la mort du cinéaste.

“Le film a été un gros succès là-bas, mais il a aussi eu beaucoup de problèmes” nous confiait en 2011 Jan Harlan, beau-frère du cinéaste. “Beaucoup de gens ont découvert leurs moralités et leurs instincts les plus vils avec ce film. Ils ont beaucoup attaqué Stanley, et à un moment il en a eu assez. Il a alors demandé à Warner de retirer le film de la distribution, ce que le studio a fait”.

Des années plus tard, le cinéaste n’a donné l’autorisation d’une parution de son film en VHS que dans une version anglaise sous-titrée en suédois; destinée donc à ce marché. Les collectionneurs et anciens se souviennent peut-être que cette fameuse VHS fut en vente au rayon import du Virgin Megastore des Champs-Elysées…

La colère froide de Gene Kelly

Sous les traits d’Alex, Malcolm McDowell trouvait grâce au film le rôle de sa vie; même si l’intéressé n’a pas démérité dans le reste de sa carrière. En 2013, il a évoqué devant un auditoire une jolie anecdote à propos du film. Plus particulièrement la colère froide du grand acteur de Chantons sous la pluie, Gene Kelly.

Le motif ? Son usage détourné de la mythique chanson Singing in The Rain au cours d’une traumatisante scène dans le film. En pleine séance d’ultra-violence chez un couple accompagné de ses Droogs, Alex se met à reprendre la chanson phare du film, tout en dansant.

Particulièrement méticuleux, Stanley Kubrick ne laissait que très peu de place aux improvisations. Cette scène était donc bien prévue. Sauf qu’après l’avoir tournée sept fois, le réalisateur n’était toujours pas satisfait du résultat. Il a alors suggéré à Malcolm McDowell de faire ce qu’il voulait. Ce dernier s’est donc mis à improviser. Hilare derrière sa caméra, Kubrick fonça pour acheter les droits de la fameuse chanson pour pouvoir l’utiliser dans le film.

Ci-dessous, la fameuse séquence…

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En 2013, McDowell racontait donc avoir été invité à une soirée par un executive de Warner. “Il m’a dit : “vous ne le croirez pas, mais Gene Kelly est là ce soir !” J’ai répondu : “c’est super ! J’adorerais le rencontrer. Il me tournait le dos; le gars de Warner lui a tapé sur l’épaule, Gene s’est retourné, et le mec lui a dit : “Gene, j’aimerai te présenter Malcolm McDowell”.

Il m’a regardé et fusillé du regard, puis il est parti sans dire un mot. Comment pouvais-je en vouloir à Gene Kelly ? J’ai pris ce moment merveilleux qu’il a créé, et je l’ai complètement foutu en l’air”. Si McDowell n’a semble-t-il pas été plus embarrassé que cela par cette séquence, l’executive de Warner fut mortifié.

Ce n’est que 40 ans plus tard que Malcolm McDowell apprendra vraiment pourquoi Gene Kelly était furieux. “Alors que je racontais l’histoire, il y a cette femme qui vient me voir, et qui me dit “je suis la veuve de Gene Kelly. Ce n’est pas à vous qu’il en voulait Malcolm. Il était très en colère contre Stanley Kubrick parce qu’il ne l’avait pas payé.” Et j’ai dit “mon dieu, nous sommes tellement nombreux à ne pas avoir été payés !”

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