Une nouvelle étude parue dans la très sérieuse revue scientifique Nature révèle que le venin d’abeille, et plus particulièrement l’un de ses composants appelé mélittine, a le pouvoir d’induire la mort des cellules cancéreuses du sein les plus agressives, mais aussi de potentialiser les effets de certaines chimiothérapies.
Sommaire
- Réduction significative de la viabilité des cellules cancéreuses du sein
- Potentialisation des effets de la chimiothérapie
Une découverte qui constitue “encore un merveilleux exemple de la manière dont des composants naturels peuvent être utilisés pour traiter des maladies humaines”. Dans une étude parue le 1er septembre dans la revue scientifique Nature Precision Oncology, des chercheurs australiens ont réussi à démontrer l’intérêt du venin d’abeille dans la destruction des cellules cancéreuses du sein les plus agressives.
Réduction significative de la viabilité des cellules cancéreuses du seinPour parvenir à ce résultat, les scientifiques ont collecté des échantillons de venin provenant de plus de 300 abeilles trouvées à Perth en Australie, en Irlande et en Angleterre. Les effets du venin, qui ont déjà été démontrés sur la croissance des tumeurs sur les plantes dans les années 1950, ont cette fois été testés sur différents types de cellules cancéreuses du sein : celles de
cancer du sein triple négatif, et celles de
cancer du sein HER2 positif, des maladies particulièrement agressives.Résultat : le venin, et en particulier l’un de ses composants appelé mélittine (un peptide), “ont significativement, de manière sélective et rapidement réduit la viabilité des cellules cancéreuses du sein”, explique la docteure Ciara Duffy, co-auteure de l’étude, dans un communiqué. Par ailleurs, la mélittine a pu être reproduite synthétiquement, et a eu les mêmes effets bénéfiques.Potentialisation des effets de la chimiothérapieLa chercheuse affirme que le venin était “extrêmement puissant” : une concentration spécifique peut induire la mort de 100% des cellules cancéreuses, avec des “effets minimes” sur les cellules normales. “Nous avons vu que la mélittine pouvait détruire les membranes des cellules cancéreuses en 60 minutes”, précise-t-elle. En 20 minutes, le peptide a également pu réduire les messages chimiques transmis par les cellules cancéreuses, essentiels à la croissance des tumeurs et à la division cellulaire, en supprimant l’activation des récepteurs surexprimés dans les deux types de cancer du sein étudiés.Autre découverte de taille : la mélittine a pu potentialiser les effets de certaines chimiothérapies en formant des trous dans les membranes des cellules cancéreuses, permettant la pénétration des traitements dans ces cellules et augmentant ainsi la mort cellulaire. “Nous avons vu que la mélittine peut être utilisée avec des petites molécules ou des chimiothérapies comme le
docétaxel pour traiter des types de cancer du sein hautement agressifs, détaille la Dre Duffy. La combinaison de la mélittine et du docétaxel a été extrêmement efficace pour réduire la croissance tumorale chez les souris.”Selon les auteurs de l’étude, ces travaux “révèlent un mécanisme moléculaire soutenant la sélectivité anticancéreuse de la mélittine, et suggèrent des stratégies thérapeutiques pour cibler les cancers du sein agressifs”. D’autres études seront nécessaires pour évaluer le mode d’administration de la mélittine le plus optimal, ainsi que ses éventuelles toxicités et sa dose maximale tolérée.Click Here: NRL Telstra Premiership