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Les jambes lourdes de mère en fille

Telle mère, telle fille ! S’il est un domaine de la médecine où cet adage se vérifie, c’est bien celui de l’insuffisance veineuse. Jambes lourdes ou varices sont-elles pour autant des malédictions contre lesquelles on ne peut rien si l’on a malchance de faire partie d’une famille de variqueux ?

L’apparition de varices semble quasiment inéluctable lorsque les deux parents sont atteints. Globalement, on estime que le risque est multiplié par deux quand l’un des parents est atteint et par trois lorsque père et mère sont variqueux. Une étude* a montré que le risque d’avoir des varices entre 30 et 40 ans est de 90 % quand les deux parents sont atteints, de 62 % si seulement le père ou la mère est affecté et de 20 % quand les deux sont indemnes… Cette prédisposition héréditaire est probablement liée à de multiples gènes différents agissant sur divers rouages du mécanisme de l’insuffisance veineuse. Est-on pour autant impuissant devant cette pathologie ? Non, au contraire, il est important d’observer quelques précautions si l’on a des antécédents familiaux.
Un mal des sociétés industrialisées
S’il a été démontré que l’insuffisance veineuse et les varices apparaissent souvent sur un terrain génétique prédisposé, il faut savoir que leur développement est également favorisé par de nombreux autres facteurs, sur lesquels il est possible d’agir. Le surpoids, la sédentarité, l’âge, les stations debout prolongées, les vêtements serrés, la chaleur, la constipation sont également des facteurs de risque classiques. Ainsi, comme on l’observe pour d’autres maladies dites de civilisations, le diabète par exemple, les varices sont un problème quasiment inconnu dans les populations rurales d’Afrique ou d’Asie, mais les personnes qui immigrent dans les pays industrialisés rejoignent rapidement le risque des autochtones. Par ailleurs la fréquence des varices augmente dans les pays de l’hémisphère nord, bien que le nombre des grossesses, qui accroissent pourtant le risque d’insuffisance veineuse, diminue.
Une nouvelle hygiène de vie
Lorsque l’on a une lourde hérédité, mieux vaut donc veiller à ne pas accumuler les facteurs de risque évitables. Pratiquer un exercice physique régulier, par exemple une demi heure de marche rapide quotidienne, éviter de trop grossir ou perdre des kilos superflus, sont des recommandations devenues habituelles, qui améliorent la circulation veineuse et contribuent également à la prévention des maladies cardiovasculaires. Traiter une constipation, éviter d’exposer les jambes à la chaleur (bains de soleil, bains chauds, épilation à la cire chaude, chauffage par le sol), limiter dans la mesure du possible les stations debout immobiles prolongées, faire une gymnastique adaptée, ne pas porter régulièrement de talons hauts, surélever les pieds du lit, sont également des mesures utiles pour améliorer le retour veineux et éviter la stagnation du sang dans les veines. Pendant les grossesses, période périlleuse pour les veines, votre médecin pourra vous prescrire un traitement adapté : bas de contention, médicaments veinotoniques, crèmes décongestionnantes… Il en est de même si vous avez une profession qui vous contraint à rester longtemps debout. Si on sait depuis longtemps que les phlébotoniques soulagent les jambes lourdes et améliorent la qualité de vie des patients, des études récentes ont montré que certains composés permettraient également d’améliorer le tonus veineux, de retarder l’altération des valves et par conséquent l’apparition des varices.
Si vous êtes dans une famille à risque, n’hésitez pas à consulter. Dès que l’insuffisance veineuse devient manifeste, un suivi phlébologique s’impose. Pour prendre les mesures adéquates au bon moment.
Dr Chantal Guéniot
* J Dermatol Surg Oncol. 1994 May;20(5):318-26Click Here: Cheap France Rugby Jersey

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