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Le nuage de cendres volcaniques, "sans risque significatif pour la santé" ?

Les cendres dégagées par l’éruption volcanique islandaise actuelle semblent surtout dangereuses pour les réacteurs des avions, et non pour les poumons humains, selon la Direction Générale de la Santé. L’organisme ministériel souligne dans un communiqué que la haute altitude et la dispersion du nuage de cendres évitent un impact sanitaire significatif… “actuellement“.

Les poussières émises par un volcan dans le Sud de l’Islande, au sommet du glacier Eyjafjallajokull, circulent à haute altitude, à l’inverse des particules émises quotidiennement par les voitures, les chauffages urbains ou les usines.
Le risque d’inhaler des particules volcaniques dangereuses pour la fonction respiratoire semble donc actuellement négligeable, ce qui explique le communiqué au ton rassurant de la DGS. De plus les particules les plus fines, redoutées des pneumologues en raison de leur capacité à se fixer dans les parties les plus profondes des bronches (voir notre article “

Pollution : les particules fines tuent“), sont également les plus légères, donc auront moins tendance à retomber vers le sol que les cendres plus grosses, moins dangereuses pour la santé.
Vidéo aérienne de la télévision islandaise du nuage de cendres :

Néanmoins si l’éruption persiste voire s’intensifie, l’augmentation de densité des particules et une possible descente du nuage amèneront peut-être les autorités de santé à recommander, au moins aux personnes à la fonction respiratoire fragilisée (

asthme,

BPCO,

emphysème pulmonaire,

mucoviscidose, etc.), de suivre un certain nombre de précautions : diminuer les efforts physiques à l’extérieur (sport), rester davantage chez soi, augmenter si besoin des doses d’un éventuel traitement de fond, etc.
Il s’agit des mêmes précautions que celles qu’il faut prendre lorsqu’un anticyclone, couplé à une absence de vent, provoque une stagnation des émissions de gaz d’échappements des voitures au-dessus d’une ville (comme actuellement à Paris, dont la qualité de l’air ambiant est qualifiée de “médiocre“ par

AirParif). Cette stagnation, si elle dure plusieurs jours, peut provoquer un pic de pollution (voir notre dossier “

Polluants automobiles et santé“) et donc inciter les autorités de santé à demander une réduction de la vitesse des voitures et la mise en oeuvre des précautions énumérées ci-dessus.
En conclusion, pour l’instant, tant que ce nuage de cendres volcaniques reste en altitude, tout danger semble écarté. En cas de majoration, les organismes de surveillance, comme

“Air quality in Europe“, le signaleront et les autorités de santé, dont la DGS, prendront le relai afin de conseiller les populations, si nécessaire bien sûr.
Vidéo aérienne de l’éruption elle-même :

Pour observer l’étendue actuelle du nuage (carte d’illustration en haut de cet article) et les prévisions de la Chaîne Météo sur son déplacement dans les jours à venir,

cliquez ici.
Jean-Philippe Rivière
Sources :
– “Evaluation de l’impact sanitaire de l’éruption volcanique en Islande“, DGS, 15 avril 2010
– “La qualité de l’air en Ile-de-France, Airparif, 16 avril 2010,

accessible en ligne
– “Cendres du volcan islandais : le point sur l’évolution du nuage“, La Chaîne météo, 16 avril 2010,

accessible en ligne
Image : la Chaîne MétéoClick Here: Maori All Blacks Store

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