L’Ouganda est de nouveau frappé par une épidémie de fièvre Ebola. Le 17 novembre, la ministre de la Santé, Christine Ondoa, a annoncé que 4 cas, dont 3 mortels, avaient été identifiés. Une annonce qui intervient alors qu’une étude canadienne démontre qu’une transmission aérienne du virus est possible.
Docteur Innocent Nkonwa en charge du centre de santé de Nyimbwa, épicentre de l'épidémie.
Ebola en Ouganda : 4 cas identifiés et 7 personnes isoléesLe ministère de la santé ougandais, l’Organisation mondiale de la santé, Médecins sans frontières (MSF) ont envoyé une équipe pour conduire les premières enquêtes (recherchant notamment les contacts qu’ont pu avoir les victimes). Une unité spéciale d’isolement a été réactivée à l’hôpital de Mulago (Kampala) et une autre a été déployée au centre de santé de Nyimbwa, épicentre de l’épidémie à 60 kilomètres de la capitale. Sept personnes ayant eu des contacts avec les cas recensés ont développé des symptômes et sont donc isolés dans ces unités.L’OMS et ses partenaires – Centers for Disease Control and Prevention (CDC), la Croix Rouge ougandaise (URCS), African Field Epidemiology Network (AFENET) – et Médecins-Sans-Frontières (MSF) aident les autorités du pays à faire face à cette nouvelle flambée épidémique.Des taux de létalité pouvant atteindre 90 %Apparu pour la première fois en 1976 lors de deux flambées simultanées, à Nzara (Soudan) et à Yambuku (République démocratique du Congo – RDC), le virus Ébola peut provoquer de graves flambées épidémiques de fièvre hémorragique virale chez l’homme, avec un taux de létalité pouvant atteindre 90 %. Il se traduit par de brusques montées de température, des vomissements, des diarrhées, une insuffisance rénale et hépatique et des hémorragies. Le virus se transmet à l’homme à partir des animaux sauvages et se propage ensuite dans les populations par transmission interhumaine. On pense que les chauves-souris frugivores de la famille des Pteropodidae sont les hôtes naturels du virus Ébola. On ne dispose d’aucun traitement ni vaccin, que ce soit pour l’homme ou pour l’animal. Les principales mesures visent à réduire le risque de transmission interhumaine et entre les animaux sauvages et l’homme.Ebola : une transmission aérienne du virus possibleUne étude publiée le 15 novembre dans Scientific Reports fait état d’une possible transmission par l’air du virus Ebola. Des scientifiques canadiens ont montré que la forme la plus mortelle de ce virus pouvait se transmettre par voie aérienne entre les espèces. Leurs expériences démontrent que le virus a été transmis à partir de porcs à des macaques sans aucun contact direct entre eux. Selon eux, la transmission aéroportée, même d’une portée limitée, pourrait contribuer à la propagation de la maladie dans certaines régions d’Afrique. Ils craignent que les porcs puissent être un hôte naturel de cette infection létale.L’Ouganda est également frappé par une autre forme de fièvre hémorragique liée au virus de Marburg dans le district de Kabale (sud-ouest du pays, proche de la frontière avec le Rwanda). Pour cette maladie non plus, aucun traitement ni vaccin n’est disponible et son taux de létalité peut atteindre 88 %.David BêmeSources :Ebola in Uganda – Global Alert and Response (GAR) – OMS – Communiqué de presse du 17 novembre (
accessible en ligne)Transmission of Ebola virus from pigs to non-human primates – Hana M. Weingartl et al. – Scientific Reports – Published 15 November 2012 (
accessible en ligne)Fièvre hémorragique à virus Ebola – Fiche Mémoire OMS (
accessible en ligne)Brief on the Marburg (Ebola) Out Break – 14 novembre 2012 – Ministère de la santé Ougandais (
accessible en ligne)Fièvre hémorragique de Marburg – Fiche Mémoire OMS (
accessible en ligne)Photo : Rebecca Vassie/AP/SIPAClick Here: collingwood magpies 2019 training guernsey