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Bébé mort in utero : plusieurs questions en suspens

La mort d’un bébé in utero soulève de nombreuses questions. Trois enquêtes (médicale, administrative et judiciaire) sont lancées pour faire la lumière sur cette affaire. Le 4 février, l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris livrait des premiers éléments d’analyse, ne faisant pas état d’un dysfonctionnement apparent. Une vision contestée par l’avocat des parents.

Trois enquêtes sont lancées pour faire la lumière surla mort in utero d'un bébé arrivé à terme à la maternité de Port-Royal.

La patiente était venue le 29 janvier pour examen médical et déclenchement de l’accouchement, qui n’aurait pas été lancé ni ce jour ni le lendemain car il y avait trop d’activité. Se présentant finalement le 31, elle se plaignait alors de douleurs et du fait que son bébé ne bougeait pas beaucoup. Après un examen médical, on lui aurait demandé de revenir plus tard, faute de lit. Le décès a finalement été constaté dans la nuit du 31 janvier au 1er février.Le discours de l’AP-HP ne convainc pas l’avocat des victimesSuite à ce drame, le père a porté plainte contre X pour “homicide involontaire par négligence“ selon Le Parisien. Le parquet de Paris a alors ouvert une enquête préliminaire. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a demandé une enquête exceptionnelle, médicale et administrative. Elles devront répondre à plusieurs questions : Pourquoi ne pas avoir gardé la mère dès mardi ? Pourquoi ne pas l’avoir si besoin transférée vers une autre maternité ? Pourquoi l’examen pratiqué le 29 et le 31 n’a pas conduit à la prendre en charge en urgence ?…Le 4 février, l’AP-HP livrait des premiers éléments d’analyse par voie de communiqué : “L’examen de l’organisation de la maternité de Port-Royal au cours de cette période permet de dire que les effectifs soignants, médicaux et paramédicaux, étaient au complet et que la disponibilité des lits et des salles permettait de recevoir les urgences. L’examen médical de cette patiente n’a pas conduit à la décision de la prendre en charge en urgence“.Un état des lieux qui fait s’interroger l’avocat des parents, qui juge que ses premiers éléments “ne collent pas avec la réalité“ selon le site du NouvelObs. Il s’interroge : si des lits étaient disponibles pourquoi avoir avancé un manque de places ?Problème d’organisation ou drame imprévisible ?Dans son communiqué, l’AP-HP précise que “Face à la gravité de l’événement, la directrice générale et le président de la Commission médicale d’établissement (CME) de l’AP-HP ont diligenté une enquête médicale et administrative exceptionnelle“ pour “apporter des réponses précises aux interrogations sur la prise en charge médicale de la patiente et la situation détaillée en matière de capacités d’hospitalisation en gynécologie-obstétrique et en salles de naissance“. Selon l’AP-HP, les responsables de cette enquête “rencontreront tous les acteurs concernés et disposeront de tous les moyens nécessaires à la conduite de leur mission“. Les conclusions sont attendues pour le début du mois de mars.Suite à ce drame, le PCF a critiqué les suppressions de postes et la réorganisation de l’AP-HP alors que le

Syngof a remis en cause l’organisation de la périnatalité en France avec le classement des maternités en trois niveaux qui conduit à une saturation des gros établissements hospitalo-universitaires et au discrédit voire à la fermeture des maternités de proximité.Malgré les progrès de la prise en charge, des dizaines de cas d’enfants mort-nés surviennent chaque année en France. S’agit-il d’un drame imprévisible ou d’un problème d’organisation local ou national ? Les enquêtes en cours apporteront des éléments de réponse, tout comme l’autopsie de l’enfant.David BêmeSources :Communiqué de presse du 4 février 2013 de l’AP-HPLe Parisien – 3 février 2013NouvelObs – 4 février 2013Photo : V. WARTNER/20 MINUTES/SIPA

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