Une enquête en ligne menée par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) auprès de 5922 parents, met en évidence plusieurs profils de parents dont les enfants ne sont pas vaccinés contre l’hépatite B. Les polémiques sur la sclérose en plaques et la mobilisation relative des généralistes contribuent à une couverture vaccinale insuffisante.
En France 36% des parents sont opposés à la vaccination contre l'hépatite B.
La vaccination est un moyen indispensable de prévention des infections par le virus de l’hépatite B. Elle est recommandée depuis 1994 chez tous les nourrissons et en rattrapage chez les adolescents jusqu’à l’âge de 15 ans révolus. Malgré cela, la couverture vaccinale en métropole reste insuffisante.Trois profils de parents ayant au moins un enfant non vaccinéC’est ce que révèle une étude de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes) dont les résultats sont parus aujourd’hui dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire de l’Institut de veille sanitaire (InVS).“L’objectif était de déterminer les attitudes et déterminants psychosociaux de la vaccination contre l’hépatite B chez les parents d’enfants de 1 à 16 ans“, précisent les auteurs de l’étude.Pour cela, les chercheurs ont réalisé une enquête en ligne et interrogé 5922 personnes entre 2012 et 2014. Les parents d’au moins un enfant de 1 à 16 ans ont été questionnés sur le statut vaccinal de chacun de leurs enfants.42,4% ont déclaré que tous leurs enfants étaient vaccinés contre l’hépatite B et 31,3% qu’au moins l’un d’entre eux n’était pas vacciné. Par ailleurs, 26,4% ont signifié qu’ils n’étaient pas certains de la vaccination de tous leurs enfants.Parmi ceux ayant au moins un enfant non vacciné, trois profils ont été identifiés : 46,8% étaient méfiants vis-à-vis de la vaccination, 36% y étaient opposés et seulement 17,2% plutôt compliants.“En France, on observe depuis la fin des années 1990 une méfiance de la population vis-à-vis du vaccin contre l’hépatite B“, expliquent les responsables de l’étude. “Elle est en partie la conséquence des polémiques sur la survenue de sclérose en plaques (SEP) chez les adolescents vaccinés“.La mobilisation des médecins généralistes est essentielleEn France, bien que les médecins généralistes soient en majorité confiants vis-à-vis de la sécurité du vaccin seulement un tiers d’entre eux le propose systématiquement en rattrapage chez l’adolescent, d’après une étude datant de 2007. “Un travail devrait donc être mené auprès des médecins généralistes qui sont au cœur du dispositif de vaccination en France“, concluent les auteurs.Une enquête de la Drees datant d’avril 2015 avait notamment montré que les controverses sur les vaccins avaient pu semer le doute jusqu’au sein du corps médical. La majorité d’entre eux font globalement confiance aux sources officielles, comme le ministère de la Santé (8 sur 10) ou les agences sanitaires (9 sur 10), mais la moitié d’entre eux estiment qu’elles sont influencées par l’industrie pharmaceutique. Résultat : 29 % préfèrent se faire leur propre opinion. Au total, près d’un quart des médecins généralistes avouaient des doutes vis-à-vis des risques et de l’utilité de certains vaccins… PLus de détails sur cette étude dans notre article : “
Un quart des médecins sceptiques à l’égard de la vaccination“AFP/RelaxnewsSource : LES RÉTICENCES DES PARENTS FACE À LA VACCINATION CONTRE L’HÉPATITE B EN FRANCE : UNE ENQUÊTE EN LIGNE AUPRÈS DE 5 922 PARENTS, 2013 – BEH 26-27 – 28 juillet 2015