Passer trop de temps devant les écrans est néfaste pour la qualité du sommeil, et ces effets délétères seraient encore plus marqués chez les enfants et les jeunes adolescents. Cette nouvelle étude confirme la nécessité de restreindre l’accès aux écrans chez les enfants avant le coucher.
La lumière produite par les écrans nuirait à l'endormissement des jeunes adolescents.
Rompant le rythme circadien (l’alternance jour/nuit), l’exposition à la lumière, de quelque nature qu’elle soit, peut nuire à notre repos. A ce titre, passer du temps sur les écrans avant de dormir peut augmenter les difficultés d’endormissement mais également nuire à la qualité de notre sommeil. Un effet particulièrement marqué chez les plus jeunes.Les préados particulièrement sensibles à la lumière produite par les écransDans le cadre de cette étude, les chercheurs ont mesuré les niveaux de mélatonine (l’hormone du sommeil) de 67 jeunes (de 9 à 16 ans, répartis en deux groupes d’âge, pré-adolescents et post-adolescents) grâce à des prélèvements de salive réalisés toutes les 30 minutes. On a commencé à les exposer une heure à différents niveaux de lumières : 0,1 ((noir); 15 (pénombre); 150 et 500 lux.
- L’exposition à une lumière de 15 lux (pénombre) a fait décroître la production de mélatonine de 9,2% chez le groupe le plus jeune.
- Les scientifiques ont ensuite augmenté l’intensité de la lumière à 150 lux (éclairage intérieur d’une maison), provoquant une baisse de 26% de la production de mélatonine du groupe le plus jeune.
- Le passage à un éclairage de 500 lux (comme celle d’une entreprise) faisait diminuer la production de l’hormone du sommeil de 36,9%.
- Chez les adolescents un peu plus âgés, les 15 lux n’entraînaient pas de changement dans leur production de mélatonine, mais une fois exposés à 150 lux elle reculait de 12,5% et de 23,9% à 500 lux.
Au cours de l’étude, elle a remarqué qu’à peine une heure d’exposition aux écrans la soir réduisait la production de mélatonine (l’hormone du sommeil) chez les 38 garçons et filles âgés de neuf à quatorze ans étudiés. On notera cependant que la suppression de mélatonine était moins spectaculaire chez un groupe d’adolescents âgés entre 11 ans et demi et 16 ans qui avaient avancé dans la puberté. Selon les auteurs, ce sont les ados et préados, âgés entre 9 et 15 ans, qui sont les plus sensibles à ces expositions lumineuses. Les scientifiques ont noté des schémas de réponse similaires chez les filles et des garçons.Des résultats déjà confirmés par d’autres études“Les écoliers qui possèdent des tablettes, des télés ou des ordinateurs – voire même une bonne vieille lampe torche pour lire sous la couette – retardent leurs cycles circadiens“, explique l’auteur Mary Carskadon de la Brown University américaine. “Cela rend plus difficiles l’endormissement et le fait de se lever tôt le lendemain pour se rendre à l’école“. “Même une faible exposition à la lumière de nuit, en provenance par exemple des écrans, peut suffire à affecter les cycles du sommeil“, explique le professeur Carskadon, directrice de recherche au EP Bradley Hospital d’East Providence, à Rhode Island aux États-Unis.En janvier 2015, une autre
étude portant sur sur 2048 collégiens âgés de 10 à 13 ans parue dans Pediatrics montrait que les enfants qui ont accès à des smartphones, tablettes et à la télévision dans leur chambre bénéficient de moins de sommeil que ceux qui n’en n’ont pas.En février 2015,
une
étude réalisée sur 10 000 jeunes Norvégiens âgés de 16 à 19 ans montrait également que passer trop de temps devant les téléviseurs, ordinateurs, tablettes, téléphones portables et autres consoles de jeux réduit le temps de sommeil des adolescents.Pas d’écran avant d’aller se coucherIl apparaît de plus en plus certain que ces sources lumineuses stimulent le
système nerveux et la lumière émise intervient dans les
rythmes circadiens (ou rythmes biologiques), ce qui a un effet négatif sur le sommeil. Toutes ces études confirment la nécessité de recommander la restriction de l’utilisation des écrans avant le coucher. Avec AFP/RelaxnewsSource : Increased sensitivity of the circadian system to light in early/mid puberty – Stephanie J. Crowley et al. – The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism- Published online:24 Aug 2015 (
étude accessible en ligne)Click Here: NRL Telstra Premiership