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Nigeria: le salaire minimum va augmenter de 50% d’un coup

Le salaire minimum dans le pays le plus peuplé d’Afrique est actuellement de 18 000 nairas (un peu moins de 44 euros) par mois pour les salariés du public comme du privé. En novembre 2018, les gouverneurs des Etats avaient rejeté un accord portant sur un montant de 30 000 nairas. Ils l’avaient alors qualifié d’“impraticable” à moins de réduire drastiquement le nombre de fonctionnaires ou d’augmenter les subventions du budget fédéral qui leur sont allouées. Malgré les allocations mensuelles du gouvernement fédéral, de nombreux Etats n’ont pas payé leurs fonctionnaires depuis des mois, blamant le ralentissement économique qui a plombé le géant ouest-africain depuis 2016.Le ministre du Travail a déclaré à la presse que la somme de “27 000 (nairas) mensuels a été approuvée”, suite à une réunion du Conseil national des Etats. Le nouvel accord, applicable aux secteurs privé et public, et qui doit encore être ratifié par le Parlement, sera révisable tous les cinq ans. Les entreprises employant moins de 25 personnes sont toutefois exemptées, a ajouté Chris Ngige. Par ailleurs, “les Etats et les organisations capables de payer plus de 27 000 nairas pourront le faire. Cela dépendra de leur capacité financière”, a-t-il déclaré. “Par exemple, le gouvernement fédéral a décidé de ne pas payer les travailleurs moins de 30 000 nairas”, a-t-il ajouté.Fronde syndicaleLes syndicats n’ont pas réagi dans l’immédiat. Auparavant, ils avaient menacé à plusieurs reprises de paralyser le pays s’ils n’obtenaient pas un minimum de 30 000 nairas. L’inflation (11,5% actuellement) est devenue un problème majeur au Nigeria. Alors que le pays est le premier producteur de pétrole en Afrique, la majorité de ses 194 millions d’habitants vivent dans la pauvreté. “Le Nigeria est (…) devenu un pays pauvre”, déclarait le président Muhammadu Buhari en 2016. La faute à la chute des cours du brut, affirmait-il. “C’est oublier une situation économique et politique locale en grande partie responsable des problèmes”, observait alors franceinfo Afrique. A commencer par la baisse de la production d’hydrocarbures, la corruption…

Station service à Lagos au Nigeria le 12 mai 2016. (PIUS UTOMI EKPEI / AFP)

Le chef de l’Etat sortant voit son bilan économique très contesté à trois semaines des élections générales au Nigeria, au cours desquelles il se présente pour un second mandat. Le pays se remet difficilement de la récession et devrait voir son PIB augmenter de 2% en 2019, selon les estimations du Fonds monétaire international (FMI) publiées le 21 janvier 2019. Un chiffre revu à la baisse, les prévisions de croissance étant initialement de 2,3%.

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